L’exploitation élargie du Stade Vélodrome est un enjeu primordial dans le développement de l’OM ces prochaines années, « une donnée essentielle dans le modèle économique d’un club de football » pour Jacques-Henri Eyraud (voir plus haut) et l’un des seuls moyens de gagner de l’argent avec l’OM pour l’économiste du sport Christophe Lepetit.
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À ce titre, l’exploit du président marseillais n’est pas mince puisqu’il semble déjà avoir réussi à faire bouger les lignes sur ce dossier. Cependant parler d’un accord qui permet à l’OM d’arriver à ses fins est bien prématuré pour le moment…
L’accord avec la Mairie ne permet pas encore d’exploiter le Stade 365 jours par an !
Le communiqué de presse distribué par la Mairie jeudi soir pouvait prêter à confusion en faisant penser à un « done deal » concernant l’exploitation. Les deux premiers paragraphes nous parlaient en effet d’un accord trouvé entre l’OM et la Mairie, enrobé dans les formules de circonstances, avant de détailler ce dit-accord dans la troisième partie. « Il concerne, notamment, le loyer que l’OM versera pour disputer ses matches dans l’Orange Vélodrome, l’exploitation du stade 365 jours par an, etc »
Comment arriver à un tel compromis sans le partenaire AREMA ? Simple, c’est impossible. La Mairie a simplement offert sa bénédiction au club de football dans sa démarche. Il existe un contrat extrêmement solide courant jusqu’en 2045 obligeant la prise en compte d’AREMA dans un tel processus. Dans les couloirs de l’Hôtel de Ville, on nous précisait qu’il s’agissait surtout de l’officialisation publique de la position municipale que l’on pourrait résumer par cette phrase du discours de Jean-Claude Gaudin : « J’encourage aujourd’hui, et l’OM et AREMA, à trouver rapidement un accord. » Sans pour autant négliger l’importance des cinq autres volets de cette convention qui marque le début d’une collaboration Ville/Club qui s’annonce bien plus fructueuse qu’avec la précédente direction olympienne avec laquelle le dialogue se faisait souvent par avocats interposés et courriers recommandés…
Chez les équipes de l’actuel exploitant, la semaine dernière a été riche en émotions avec la découverte par voie publique d’un certain nombre d’éléments qui pouvaient remettre en cause l’entièreté de leur travail. D’où la publication avec l’aval de la Mairie de ce communiqué de presse mercredi dernier remettant en quelque sorte l’église au centre du village.
Des négociations avec AREMA qui ne font que commencer…
Les négociations entre AREMA et l’Olympique de Marseille ont bien commencé, cependant, elles n’en sont encore selon nos informations qu’à leurs balbutiements, aux premiers échanges de documents et autres mise en place de protocole de confidentialité.
Elles devraient forcément prendre un certain temps puisque le futur accord devra se superposer d’une part au PPP, d’autre part à la convention Ville/OM. De même AREMA a un certain nombre d’obligations vis à vis de la Mairie et un contrat avec reconnaissance de dettes sur lequel la société privée ne transigera pas et encore moins les sociétés bancaires qui lui ont prêtées de l’argent !
Récemment, des informations sur une volonté de désengagement d’AREMA dans la gestion du Vélodrome sont parues dans L’Équipe. Il semblerait que certains actionnaires puissent en effet avoir ce dessein mais il ne s’agit pas d’un mouvement global de l’actionnariat… et encore moins des salariés ! Ces derniers estiment être toujours parvenus à remplir leurs objectifs et notamment lors des quatre années de travaux lorsque l’OM évoluait malgré tout dans le stade avec une jauge minimale garantie pour un loyer défiant toute concurrence.
Pour rappel, AREMA est un groupement constitué de la Caisse des Dépôts et Consignations, la Caisse d’Epargne Provence Alpes Corse, le FIDEPPP (Fonds d’Investissement et de Développement des Partenariats Public-Privé), OFI-Infravia, GFC Construction(Bouygues Construction) , BOUYGUES ENERGIES SERVICES (Bouygues Construction). Quatre organismes bancaires prêteurs d’argents ainsi qu’un groupement d’entreprise comprenant architectes, ingénieurs et bureaux d’études techniques viennent également se greffer à l’équation.
De sérieux clients donc, à qui il va falloir démontrer qu’il est dans leur intérêt de céder l’exploitation du stade. La Ville attendra elle, ces 12M€ de recettes garanties à la fin de l’année quoi qu’il arrive. 12M€ qui s’ajouteront aux 5 à 9M€ du loyer payé par le club. De grosses sommes, de gros enjeux mais peut-être bien de gros gains à long terme et l’entrée de l’Olympique de Marseille dans la cour des grands clubs capables de générer beaucoup de recettes…