L’Équipe et La Provence font état ce matin d’un accord entre la Mairie et l’OM qui offrirait au club de foot l’exploitation exclusive du Stade Vélodrome. Une information mille fois plus enthousiasmante pour l’avenir de l’OM Champions Project que n’importe quelle recrue !
Si la Mairie est enfin parvenue à se dépatouiller de son accord avec AREMA, ce sont même tous les marseillais qui pourraient en bénéficier !
Un coût d’entretien et de maintenance important facturé par AREMA à la Mairie
Dans le contrat de PPP tel qu’il existe, la municipalité (ou la métropole désormais) devait verser un montant minimum de 15,3M€ à AREMA pour l’entretien et la maintenance du Stade. Un montant amené à croître puisque indexé sur des taux importants.
Malgré les recettes garanties reversées par le partenaire à la Ville (estimées entre 11 et 12,5M€), le coût net du contrat continuait de peser (avec le remboursement de l’argent prêté pour la construction) environ 12M€ dans les comptes municipaux. À minima.
L’Olympique de Marseille comblait un peu le trou en versant ses 4M€ de loyer annuel.
Ça, ce sont les faits, projetons nous maintenant dans l’hypothétique !
L’OM prend en charge l’exploitation à moindre coût pour la Mairie ?
Les parties les plus dans le besoin de changer les axiomes scénaristiques de ce mauvais vaudeville financier sont clairement le club et la Mairie. Avec ses nouveaux repreneurs, l’OM a retrouvé de l’ambition sur le terrain mais aussi dans sa gestion. Dès le départ, JHE n’a pas fait ombre de son souhait d’être plus maître de l’enceinte dans laquelle l’équipe évolue. L’un des seuls leviers d’augmentation de recettes à sa disposition.
Les pouvoirs publics, eux, doivent trouver une solution autre que l’imposition d’un loyer élevé au club leur permettant de limiter des dépenses sur le Stade qui impactent fortement les impôts locaux des administrés.
Si un accord offrant l’exploitation exclusive du Vélodrome au club venait à se confirmer, les deux larrons pourraient arriver à leurs fins même si le tout devrait être coûteux. Comme nous l’expliquait l’économiste du sport Christophe Lepetit en Mai dernier : « Ça coûterait cher à la ville dans un premier temps parce que c’est la ville qui a conclu le contrat avec AREMA ! Si on devait mettre fin au contrat, c’est la Ville qui devrait indemniser AREMA. Et ensuite la Ville re-concéderait les droits d’exploitations à l’OM mais très certainement qu’elle ferait supporter une partie de ces coûts au club. »
Dans un monde idéal (encore hypothétique donc), la nouvelle situation pourrait offrir un coût d’exploitation minoré pour la Métropole, une indemnisation d’AREMA prise en charge par le club qui, lui, s’offrirait avec cet investissement d’énormes pistes de développement économique ! Certes, l’Olympique de Marseille dépenserait beaucoup plus dans le stade (coût important de la maintenance d’un tel équipement + dédommagements AREMA + éventuel loyer Mairie) mais ne devrait pas le regretter…
L’exploitation du stade, pour quoi faire ?
Si la campagne d’abonnements « pour le grand public » est terminée, Jacques-Henri Eyraud a précisé lors de la présentation d’Adil Rami : « nous continuons à vendre des abonnements en hospitalité donc ce chiffre est amené à croître un petit peu. »
Ces abonnements en hospitalité, ces places à prestations sont justement le levier sur lequel l’OM peut augmenter de manière significative ses marges. Il est même presque plus viable économiquement d’avoir une exploitation optimisée de ses loges que des virages pleins. Même si les deux sont liés puisque l’on vient aussi (et peut-être surtout) en loge pour bénéficier du spectacle offert par les supporters.
Plus encore que de simples places à prestations, l’OM pourrait offrir toute une toute nouvelle gamme de « produits » très rentables dans son stade. Toujours Christophe Lepetit : « Dans le contrat tel qu’il existe aujourd’hui, l’OM arrive à H-quelque chose avant l’heure du match et en repart rapidement après. L’OM n’exploite pas du tout le stade en dehors de ces jours de matches. Or, on sait que ce qui permet justement de dégager des revenus supplémentaires, c’est de développer une activité BtoB(business to business), BtoC (business to customer), d’organiser des concerts, de louer vos loges pour des séminaires, etc.
Ce que fait assez bien l’équipe du Matmut Atlantique à Bordeaux. Ce que veut également faire Jean-Michel Aulas : beaucoup de BtoB autour des matches, manger sur place, dormir sur place. Aujourd’hui, l’Olympique de Marseille n’est pas en mesure de fournir ce genre de prestations. L’OM ne peut que vendre de la prestation sur ses rencontres à domicile, vendre de la loge, des sièges à prestations..Mais il ne peut rien faire d’autre en dehors de ça. C’est sûr que sans révision de ce contrat-là… »
L’explosion de l’offre « haut de gamme » qu’offrirait l’exploitation du Stade Vélodrome à l’Olympique de Marseille pourrait facilement permettre de doubler le poste de recette provenant du stade. Prenons exemple sur la saison 2014/15 avec une équipe enthousiasmante, un stade plein et plus de 30 000 abonnés. Cette année-là, le club enregistrait plus ou moins 18 millions de recettes billetteries « normales » et presque 6 millions provenant de « business seat » dans une configuration extrêmement contraignante pour offrir des prestations.
Avec l’ajout de nombreux produits supplémentaires, ces recettes provenant de places « particulières » pourraient rapidement grimper au niveau de la billetterie traditionnelle. Nous sommes ici dans l’hypothèse pure mais n’oublions pas que Jean-Michel Aulas a dès le départ planifié des revenus provenant de l’exploitation de son stade « pouvant atteindre 50 millions d’euros dès la première année » et devant « tendre à 70 millions d’euros annuels à l’horizon cinq ans. »
Sans se lancer dans la démesure de JMA, les compétences commerciales de la nouvelle équipe dirigeante marseillaise permettront sans aucun doute une utilisation optimale de cette nouvelle carte dans leur manche. La fameuse « fan expérience » sans doute…