La légendaire enveloppe des 200M€ d’investissements de Frank McCourt a beaucoup fait parler notamment sur le fait qu’elle était dérisoire eu égard aux prix pratiqués sur le marché des joueurs de football. En clair pour 200 balles, aujourd’hui, t’as plus rien.
Pourtant l’OM est en train de faire un début de mercato estival pas crade du tout et à moindre prix… en indemnités de transferts au moins !
Trois internationaux et une valeur sure de Ligue 1 pour moins de 30M€
Avec l’officialisation imminente du transfert d’Adil Rami, cela fera quatre renforts pour l’Olympique de Marseille depuis le début du mois de Juin. Trois internationaux confirmés : Luiz Gustavo (29 ans, 40 sélections avec le Brésil), Steve Mandanda (32 ans, 24 sélections avec la France) et Adil Rami (31 ans, 33 sélections en bleu) pour une valeur sure de Ligue 1, Valère Germain (27 ans, 24 buts sur les deux dernières saisons).
Le tout pour un montant finalement parfaitement contrôlé en indemnité de transfert s’élevant à une somme entre 25 et 29 millions d’euros. Avouez qu’à ce prix-là, il est difficile de faire mieux !
L’OM est donc intelligent sur le marché des transferts et gère bien sa manne d’apport. On pourrait même se dire qu’il reste une marge de dépense importante mais se focaliser uniquement sur les prix des transferts est bien trop simpliste…
On juge la bonne gestion d’un club par sa gestion de la masse salariale
S’il est toujours plaisant de jouer à Football Manager en additionnant les indemnités de transferts, le nerf de la guerre dans la gestion à long terme d’un club reste la maîtrise de la masse salariale. Parlez-en à Labrune, qui malgré des dépenses limitées sur le marché des transferts et d’importants revenus billetterie en 2014/15 s’est quand même retrouvé à devoir combler un trou énorme en fin d’année. D’où la première démarque sur l’effectif d’alors (Payet, Imbula, Thauvin…).
Or, il apparaît que l’Olympique de Marseille new look est décidé de s’appuyer sur un groupe restreint de joueurs à salaires élevés. Une stratégie qui s’entend et peut paraître cohérente sportivement mais qu’il va vite falloir être en mesure d’assumer financièrement !
Car il faut être clair, la plupart des recrues pèseront plus dans les comptes de l’OM par leur salaire que par leur transfert et ce dès cette année. Les indemnités de transferts sont étalées sur la durée du contrat du joueur, les salaires sont à payer dans leur intégralité chaque année. Il faut donc s’attendre à avoir pour le club un coût fixe (indemnités divisées par 3 ou 4 + salaires) qui impactera son bilan financier sur les trois, quatre prochaines années minimum.
De sérieux déficits d’exploitations risquent de se creuser mais cette particularité a bien été prise en compte par le nouveau président comme il l’expliquait en Février dernier à RMC : « On a prévu une montée en puissance de notre budget sur 2-3 ans, de continuer à perdre de l’argent pendant 2-3 ans. On l’a intégré. ». Il avait aussi expliqué que les 200M€ ne serviraient qu’à « renforcer l’équipe », « les salaires, c’est autre chose. » Or comme nous l’avons vu plus haut, il reste difficile de séparer coût du transfert et coût salarial, à moins que ce fameux chiffre de 200M€ ait été lancé dans un but plus communicationnel qu’autre chose…
La moitié de l’investissement dépensé et après il faudra augmenter ses revenus
JHE nous avait parlé lors de la présentation de Valère Germain d’une dépense de 83M€ concernant les acquisitions de joueur sur la saison 2016/17 (se terminant fin Juin). On peut désormais y ajouter entre 15 et 19 millions d’euros pour les trois recrues arrivées depuis le 1er Juillet. Ce qui nous fait donc dépasser la barre des 100M€ d’apport dans ce domaine. Encore une fois sans prendre en compte les salaires…
Dans l’état actuel des revenus du club (47M€ de droits TV, des revenus billetterie exsangues et peu de cessions de joueurs), on peut facilement tabler sur un déficit récurrent d’un minimum de 25M€. Attention, dans l’état actuel des revenus du club encore une fois !
Car ces dits-revenus augmenteront forcément l’année prochaine à tous les niveaux : Droits TV (avec la Ligue Europa), Billeterie (avec une moyenne de spectateurs forcément en hausse), etc. Ce ne sera cependant pas encore suffisant pour équilibrer des dépenses galopantes, particulièrement en matière salariale.
Pour finalement arriver à un équilibre, il y a des solutions. Sur le plan sportif, une qualification rapide en Ligue des Champions donnerait beaucoup d’air à court terme. À moyen terme, une meilleure gestion du Stade Vélodrome augmenterait considérablement les rentrées d’argent. Et à très long terme, le projet OM Next generation est déjà lancé… Il n’y a pas à en douter, les nouveaux dirigeants ont eux aussi bien en tête ces données. Le futur du club s’annonce très intéressant sur et en dehors du terrain.