De 2007 à 2016, Steve Mandanda a partagé et écrit l’histoire de l’Olympique de Marseille. Neuf ans de succès, de crise, d’aventures qu’il a traversé dans le plus grand calme. Il s’apprête à revenir chez lui pour un second transfert à Marseille, dix ans plus tard (2007-2017).
Il y a pratiquement une décennie à Caen (25 Août 2007), le « monument », le « pilier » que décrivait Pascal Olmeta ce matin à La Provence débutait officiellement sous les couleurs olympiennes. L’occasion de jeter un regard nostalgique sur ses dix coéquipiers de l’époque et de constater que le temps passe décidément à une vitesse folle…
Voici donc le onze qu’alignait Albert Émon (!!!) pour cette 5ème journée de Ligue 1 2007/2008, premier des 438 matches officiels de Mandanda avec le maillot de l’OM :
Mandanda
Bonnart – Rodriguez – Givet – Taïwo
Cana (cap.) – Cheyrou
Ziani – Nasri
Niang – Cissé
Steve Mandanda, seul rescapé
On commence donc avec le tout jeune Steve Mandanda, lancé cet après-midi là pour la première fois en Ligue 1.
Alors qu’il était arrivé quelques semaines plus tôt en tant que simple doublure de Cédric Carrasso, sa carrière va prendre un tournant important durant ce mois d’Août 2007. L’avignonais se blesse en effet gravement et Mandanda est appelé à prendre ses responsabilités dans les cages. De nombreux doutes entourent ce gardien inexpérimenté chargé de rassurer une équipe coupable d’un début de saison catastrophe (3 nuls, 1 défaite).
Dès son premier match, il impressionne par son calme et va confirmer tout au long de la saison. El Fenomeno était né…
Laurent Bonnart, le bon soldat mal récompensé
À droite, la place était dévolue depuis plusieurs années à Habib Beye mais c’est Laurent Bonnart qui occupe le poste pour la première fois de la saison à D’Ornano.
Arrivé pour jouer les utilités au poste d’arrière gauche, il va devenir le titulaire à droite pour les trois saisons suivantes. Combatif, volontaire, intelligent il enchaînera 138 matches en trois saisons jusqu’au titre de champion de France en 2010.
Malgré ces états de service impeccables, il ne sera pas prolongé à la fin de son contrat en Juin 2010. Il va subir une courte période de chômage avant d’être récupéré par un piètre Monaco qui descendra en Ligue 2 un an plus tard. Puis il multipliera les expériences désastreuses à Lille, Ajaccio et Chateauroux avant de définitivement prendre sa retraire en 2015.
Rodriguez/Givet, charnière 100% flop
Rodriguez/Givet, cela devait être les deux premiers noms couchés sur la feuille de match par Bebert Émon. Julien Rodriguez était arrivé six mois plus tôt au mercato hivernal et avait rassuré une défense en bois par son expérience et son goût du duel.
Pour l’accompagner la direction olympienne avait décidé d’aller chercher l’un de ses anciens compagnons monégasque : Gaël Givet. La bonne idée va rapidement se transformer en camouflet total.
Rodriguez, qui se voit prolonger en Janvier 2008, va passer les quatre saisons suivantes à l’infirmerie grassement payé. À noter qu’il avait malgré tout été l’un des deux buteurs marseillais cet après-midi là à Caen. Comme quoi lorsqu’il n’était pas blessé…
Givet, lui, sera blacklisté en raison de son salaire et d’une relance catastrophique en fin de saison face à Bordeaux (1-2). Il sera prêté puis transféré en 2009 en Angleterre.
Taye Taïwo, pilier marseillais puis baroudeur low-cost
À gauche, le tout jeune Mandanda pouvait compter sur Taye Taïwo. Le nigérian avait déjà deux saisons marseillaises complètes dans les pattes ! Bien qu’irrégulier, il atteindra en 2007/08 sous les ordres d’Éric Gertes un niveau très intéressant qu’il maintiendra l’année suivante.
Avec Didier Deschamps, ce sera moins simple avec notamment la concurrence de Gaby Heinze sur son coté. Cependant, il profitera de ses deux années avec DD pour garnir son palmarès d’un titre de champion et de deux coupes de la Ligue dont celle de 2011 qu’il marquera de son empreinte en inscrivant le but vainqueur en finale.
Un joueur très apprécié des supporters qui ne confirmera jamais loin de la cité phocéenne. Il part tout d’abord au Milan AC (Ita.) avant d’être prêté au Queens Park Rangers (Ang.) puis au Dynamo Kiev (Ukr.). Puis ce sera la Turquie, la Finlande et la Suisse où il termine actuellement sa carrière.
Lorik Cana, capitaine courage
Encore un joueur très apprécié du Vélodrome, promu capitaine de l’OM ce jour-là en l’absence d’un Habib Beye en instance de départ. L’albanais a rapidement conquis le public marseillais malgré sa formation effectuée dans la capitale.
Combatif à l’extrême, il s’est arraché pendant quatre saisons pour les couleurs marseillaises. Vendu en 2010 à Sunderland, il semblait sur la pente descendante depuis deux saisons et son repositionnement en défense centrale. Malgré de nombreuses expériences à Galatasaray (Tur.), à la Lazio de Rome (Ita., photo) et au FC Nantes, il ne retrouvera jamais le niveau qui avait tant enthousiasmé les marseillais lors de ses deux premières saisons.
Sa carrière n’est plus très loin de la fin….
Benoit Cheyrou, de discret à syndicaliste
Benoit Cheyrou, ça a tout d’abord été la bonne pioche. Le milieu de terrain relayeur discret, efficace et technique. S’il n’était pas encore à son top en ce mois d’Août 2007, il va vite prendre de l’importance et devenir une pièce maîtresse de l’OM de Gerets.
Si avec Deschamps aussi, il part titulaire, il perdra sa place au profit de Kaboré durant la saison du titre (2009/10). Il va ensuite devenir l’un des fameux membre du Syndicat du vestiaire qui sera au centre des tristes affaires contre DD les saisons suivantes.
En regain de forme la première année de Baup puis dépassé lors de sa dernière saison (2013/14). Il finira par résilier son contrat pour s’engager en faveur de la franchise de MLS, Toronto FC, où il évolue toujours à 36 ans.
Karim Ziani, le demi flop
Il nous avait fait très mal la saison précédente avec Sochaux en finale de la Coupe de France et avait donc été érigé en priorité de recrutement à l’été 2007. S’il a souvent été vu comme le successeur de Ribéry, il n’en aura jamais eu l’étoffe et aura complètement foiré sa première saison olympienne.
Mieux lors de la saison 2008/09, il sera tout de même poussé vers la sortie par Didier Deschamps l’année suivante.
Après de multiples expériences dans le Golfe, il est revenu en France l’année dernière dans le club d’Orléans en seconde division.
Samir Nasri, bad boy de Marseille
À l’époque, il était encore plus prometteur que ne l’est actuellement Maxime Lopez ! À tout juste 20 ans, il était annoncé comme le leader technique de cet OM 2007/08.
Malheureusement il va subir de nombreuses petites blessures qui vont contrarier sa saison qu’il terminera tout de même en facturant 6 buts et 12 passes décisives. L’été suivant, il quittera son club formateur pour passer en post formation chez tonton Arsène.
La suite, on la connait tous. Entre performances irrégulières mais tutoyant parfois les sommets en Angleterre et frasques en équipe de France, on ne peut s’empêcher de regarder la carrière du minot comme à demi accompli eu égard à son talent.
Aux dernières nouvelles, il ne serait plus très loin de la Chine…
Mamadou Niang, l’attaquant marseillais le plus important des dix dernières années
Arrivé en même temps que Ribéry et Cana en 2005, il s’est affirmé au fil des années comme l’attaquant le plus important de l’histoire récente de l’OM. Bien qu’un brin maladroit au départ, il a vite corrigé le tir et a surtout toujours mis un point d’honneur à finir meilleur buteur de son équipe lors de ses cinq saisons complètes marseillaises.
Il terminera avec un joli total de 100 réalisations sous la tunique olympienne dont un à D’Ornano pour ce premier match de Mandanda.
Le seul point négatif de cette histoire sera finalement son départ précipité pour Fenerbahce après le titre de 2010. Un grand joueur tout de même trop rarement mis en valeur.
Djibril Cissé, la star tant attendue…
Lorsque Djibril Cissé s’engage définitivement avec l’OM à l’été 2007, le mercato est déjà considéré comme réussi. Le natif d’Arles est alors une star du football européen. Ou au moins français.
Un vrai buteur explosif qui sort de deux grosses blessures. La saison 2007/08 doit être la sienne, il cartonne en match amical mais se retrouve comme bloqué lors des matches officiels. Il ne marquera ainsi que deux petits buts en Ligue 1 jusqu’en Décembre.
Suite au départ de Niang à la CAN, il repartira sur des bases plus élevées et terminera la saison avec 22 buts toutes compétitions confondues.
Il sera poussé au départ la saison suivante comme il nous l’avait confié en interview (voir plus bas). Lui, voulait rester… Il s’est récemment engagé en D3 suisse malgré une greffe de la hanche il y a deux ans.