Puisque Luiz Gustavo semble prendre la place (pour le moment) dans le XI de départ olympien de William Vainqueur, il nous est apparu intéressant de faire un petit zoom sur les saisons des deux joueurs.
En se basant sur les bases de données de Squawka et WhoScored, le français est celui qui s’en sort le mieux. Une conclusion à pondérer cependant avec deux, trois faits :
- – les positions des deux équipes dans lesquelles ils évoluaient (Haut de Tableau Ligue 1 pour Vainqueur/Bas de tableau Bundesliga pour L.Gustavo)
- – Leurs états psychologiques opposées
- – Luiz Gustavo a également joué 12 matches au poste de défenseur central la saison dernière
Temps de jeu et cartons
Au niveau du temps de jeu, on obtient un chiffre assez similaire avec 27 matches en Bundesliga pour le brésilien (2334 minutes) et 29 pour le français en Ligue 1 (2550 min). L’Auriverde compense son retard avec le barrage aller-retour disputé dans son intégralité (180 minutes) et dans lequel il aura été très important.
À noter que la saison dernière, ils ont tous les deux raté un nombre similaire de matches à cause de petites blessures plus ou moins à la même période. Quatre matches manqués pour Luiz Gustavo en raison d’une blessure musculaire fin Septembre, trois pour William Vainqueur fin Octobre pour le même genre de soucis.
Bref, les deux joueurs sont réguliers et peu embêtés par leurs corps. Le brésilien a même facturé une saison à 47 matches en 2014/15 ! Il l’a peut-être un peu payé la saison suivante avec des petits soucis au mollet.
Enfin, l’un des gros clichés accroché à notre nouvelle recrue serait sa propension à beaucoup se faire cartonner. La différence avec notre dernier titulaire n’est pas flagrante puisque Vainqueur a écopé de 6 jaunes, 0 rouge l’an dernier et Gustavo de 7 jaunes, 1 rouge. Le rouge provenant de deux jaunes cumulés dans ce fameux match contre le Bayern….
(Photo Icon Sport)
Statistiques défensives
Au nombre des duels gagnés c’est le français qui s’impose avec, selon Squawka, 48% de duels gagnés en moyenne contre 44% pour Gustavo.
Mais dans le domaine défensif, chaque joueur a sa caractéristique particulière sur laquelle il s’impose nettement face à son concurrent : les tacles pour William Vainqueur (3,8 par match contre 2,5), les interceptions chez Luiz Gustavo (3,3 par match contre 2,3).
Au niveau des fautes, le brésilien en a engendré et commis plus que Vainqueur cette saison. Le nombre de fautes qu’il a subi met en valeur son expérience et sa capacité à casser le jeu. Tout le Vélodrome se souvient par exemple des fameuses demi-fautes qu’obtenaient régulièrement Gaby Heinze dans son camp afin de donner de l’air à son équipe.
Squawka pense aussi que le brésilien a réalisé plus d’ « actions défensives » par match. Sont pris en compte dans ce terme d’ « actions défensives » : les blocs, interceptions et dégagements. Gustavo en facture six par match, Vainqueur, quatre.
Statistiques offensives
L’une des principales critiques faites à Vainqueur cette saison aura été son manque de verticalité à la relance. S’il présente un meilleur taux de passes réussies (92% contre 85%), ses transmissions sont en moyenne plus courtes que celles du brésilien.
La distance moyenne d’une passe du français la saison dernière était de 17 mètres lorsque celle de Gustavo en accusait 22. Si les deux ont réussi le même nombre de longs ballons sur la saison (119 chacun), le brésilien a eu du déchet dans ce domaine avec également 79 échecs (contre 36 pour Vainqueur). Il en a tenté plus et en a raté plus.
Vainqueur a autrement beaucoup plus tiré et fait de passes clés que son homologue brésilien, il a même réussi une passe décisive. Au final, Squawka comptabilise 17 passes clés (dont une décisive) pour Vainqueur contre seulement quatre pour le brésilien.
Photo : Andre Ferreira / Icon Sport
Conclusion
Ces chiffres donnent l’impression d’un profil assez défensif pour Luiz Gustavo. Plus concentré sur les bases besognes (« actions défensives ») que les passes clés et l’insertion dans le jeu offensif. Il pourrait donc s’avérer précieux afin de réguler une équipe extrêmement portée vers l’avant avec deux milieux relayeurs haut (Lopez, Sanson), deux ailiers (Payet, Thauvin), un avant centre ainsi que deux arrières latéraux très portés vers l’attaque. De plus son expérience du très haut niveau est difficilement quantifiable en stats mais sera assurément très importante.
Il ne faut cependant pas oublier de tresser des lauriers à William Vainqueur, auteur d’un excellent exercice l’an dernier et qui mériterait d’être revu cette année. Avec deux éléments de cette trempe, le poste serait amplement couvert…
