La « Une » de L’Équipe, mettant en scène l’absence de Marcelo Bielsa à la reprise de l’entrainement du LOSC comme un premier acte d’instabilité typique de la personnalité de l’argentin, nous renvoie aux plus sombres heures du « Bielsa Bashing » à l’OM. Lors de la saison 2014/15, le moindre pas non aligné de sa part donnait lieu à des polémiques dépassant l’entendement. Même le deuil devient une circonstance négligeable lorsqu’il s’agit de l’ancien sélectionneur de l’Albiceleste.
Sa mère est décédé il y a 3 semaines. Il aurait pu être la. Mais on a l’habitude Avec lui
— Pierre Ménès (@PierreMenes) 20 juin 2017
Des polémiques bien huilées ensuite sur les plateaux TV par d’anciens coachs français corporatistes tombant dans l’excès qu’ils ne cessent de dénoncer lorsqu’ils sont en poste. Ce raffut médiatique n’avait pas gêné outre mesure un public marseillais tombé amoureux de son loco et surtout à son aise dans la position de l’opposant.
Mais tout cela ne nous concerne plus ! Bielsa est parti, nous a abandonné pour certains (même si…) mais surtout Bielsa a signé dans un autre club français. Et ça, ça passe mal. Il est devenu un concurrent.
Bielsa ailleurs en France, une espèce de réalité virtuelle pour les marseillais…
« Ça commence bien ! » à la Une de @lequipe ce mardi 20 juin. pic.twitter.com/P7qarQ51iA
— L’ÉQUIPE (@lequipe) 19 juin 2017
Même si ce matin, au fond de lui, chaque supporter marseillais ayant vécu cette saison exceptionnelle a sans doute été tenté dans un premier réflexe de défendre l’argentin, de s’offusquer de l’exploitation d’une situation familiale très particulière (décès de sa mère) pour justifier une « Une » très racoleuse, il a fallu faire taire ce vieil instinct. Cela ne nous concerne plus. Bielsa n’est plus marseillais. L’idylle née de la synergie parfaite entre son jeu, son insubordination et le caractère bouillant du Vélodrome rend la situation actuelle irréelle.
Comment ne peut-il plus être des nôtres ?
Gageons que cette saison sera riche en polémiques en bois du coté de Lille. Polémiques desquels les supporters marseillais devront se désolidariser. Si sa signature à Lille a bien entaché son image dans la cité phocéenne et renforcer le sentiment de colère à son égard d’une franche de supporters de plus en plus ample, il ne faut pas tout oublier.
Cet homme nous a fait rêver et son départ est loin d’être dû à une illumination soudaine. Il bénéficiera toujours d’un minimum de respect dans cette ville. Un respect qui prendra sans doute désormais la forme d’une défense polie de la part d’un « ex », passé à autre chose. Ne brûlons pas ce que nous avons aimé et ne devenons pas ce que nous avons dénoncé.
L’amour a disparu, le respect doit perdurer.
Roustan: « Il faut être juste et respectueux… par FootballClubdeMarseille
