En toute fin de contrat du Partenariat Public/Privé entre la ville de Marseille et la société AREMA concernant la rénovation du Stade Vélodrome se trouve une clause ajoutée à la demande de l’ancienne équipe dirigeante de l’Olympique de Marseille.
Cette clause (intitulé « Variante OM » inscrite en Annexe XXVI) permet au club d’entrer dans le capital de la société de BTP et d’ainsi élargir son champ des possibles au Vélodrome. Voici les détails de cette clause expliquée par la Chambre Régionale des Comptes.
Source : Chambre Régionale des Comptes
Une bonne idée ? Nous sommes allés demander son avis sur cette configuration qui reste aujourd’hui hypothétique à Christophe Lepetit, Responsable des études économiques au Centre de Droit et d’Économie du Sport de Limoges.
S’il reste sceptique sur la concrétisation d’une telle initiative, il y voit tout de même un bénéfice pour l’OM, AREMA et la Ville : « Je pense que cette clause est intéressante dans sa philosophie dans le sens où effectivement plutôt que d’avoir un ménage à trois stricto-sensu cela permettrait d’intéresser et de nouer des relations disons plus positives entre toutes les parties. Cela permettrait d’éviter d’avoir justement la ville de Marseille qui défende ses intérêts, le club qui défende lui-même ses intérêts et la société commerciale qui défend elle-même ses intérêts. Des intérêts des trois cotés qui ne sont pas forcément convergents voire qui peuvent même être complètement divergents. »
Il ajoute également que ça créerait « des incitations finalement à ce que le club « performe » sur la commercialisation de ses espaces lorsqu’il utilise le stade. »
AREMA, pas intéressée
Une voie qui ressemble à s’y méprendre à celle si souvent décrite par le nouveau président de l’Olympique de Marseille lorsqu’il évoque le Stade Vélodrome.
Comme lors de cette interview accordée à OM.net le 10 Novembre dernier lors du premier entraînement public des joueurs dans leur enceinte : « Le Vélodrome, c’est le stade de l’OM et on aimerait, si possible, voir comment y apporter des améliorations. On discute avec les acteurs qui gèrent le stade et avec qui on essaye de bâtir une relation fructueuse, productive et positive. Si on peut améliorer l’expérience des supporters, on le fera. »
Là où le bât blesse c’est que cette clause est selon la Chambre Régionale des Compte « subordonnée à la négociation et à l’établissement d’un protocole entre le club résident et le titulaire du contrat de partenariat. »
Or AREMA ne souhaite pas du tout s’orienter dans cette direction actuellement : « Coté AREMA, ce n’est absolument pas à l’ordre du jour. Il y a bien évidemment des partenariats commerciaux qui sont à l’étude mais pas plus que ça » confie Sylvie Cottin, responsable des relations presse pour la société de construction.
Et pourtant si l’OM veut se développer…
Une position qui colle avec les prévisions de Christophe Lepetit à ce sujet : « je vois l’intérêt de l’OM à faire ce genre d’opération autant aujourd’hui pour AREMA, je ne sais pas s’il y aurait un vrai intérêt. »
Le problème dans cette histoire est que l’ambitieux « OM Champions Project » a besoin d‘augmenter ses recettes voire même à plus large échelle sa valorisation à travers une exploitation étendue du Stade.
Un agenda que ne partage encore une fois pas AREMA : « Le but de la rénovation du Stade était quand même une diversification maximale de l’activité et non pas augmenter le poids de l’OM. L’OM a 25 jours par an maximum, la Ligue 1 plus d’éventuels matches de Coupe d’Europe » nous confirme sa porte parole.
Une illustration grandeur nature des intérêts divergents afférents aux PPP évoqués plus haut. Selon nos informations, les équipes de JH Eyraud seraient bien en pourparlers avec la Mairie mais pour une simple renégociation du loyer pour l’instant. C’est en tout cas le peu qui fuite à ce sujet pour le moment.
Est-ce dû à un timing trop serré ? En effet, quelconque négociation allant pour l’OM dans le sens d’une entrée au capital d’AREMA ou d’un rachat du contrat d’exploitation entraînerait automatiquement une procédure beaucoup plus lourde et gourmande en temps et en argent.
Dans tous les cas, lorsque le président de l’OM parle de ses négociations avec la Mairie, il est loin de les circonscrire à la simple élaboration d’un nouveau bail de location du Stade Vélodrome. À l’image de sa réponse aux journalistes de La Provence qui l’avait interrogé sur le sujet en Février dernier : « Ce sont des sujets structurants, des sujets lourds qui impliquent beaucoup plus que le loyer que l’Olympique de Marseille doit payer en utilisant le Vélodrome. »
Difficile de ne pas faire l’analogie avec un pouvoir accru sur le Stade ou bien encore les vues du club sur des terrains dans le but de construire un nouveau centre d’entraînement.
D’un point de vue stratégie globale d’investissement, il ne faut en tout cas pas sous-estimer ces perspectives qui auraient l’avantage d’offrir à Frank McCourt des possibilités de synergie avec ses autres activités. Notamment immobilières.
On continue de parler du Stade Vélodrome et de la stratégie d’investissement de Frank McCourt cet après-midi sur FCM avec l’interview complète de Christophe Lepetit.