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Interviews

Mingallon (GS Consolat) : « L’OM parraine des clubs qui n’ont jamais sorti de joueurs de leurs vies »

Par Mourad Aerts - Publié le - Mis à jour le
Mingallon - Président de Consolat


Le GS Consolat est (encore) en train de réussir une très belle saison au troisième échelon national. Déjà assuré du maintien et toujours dans la course à la montée en Ligue 2 (à deux points du podium), le club des quartiers Nord s’est construit seul sans aucune aide de son grand frère jouant plus au sud de la ville, l’Olympique de Marseille.

 

 

Alors que tout change à l’OM, nous sommes partis à la rencontre du président de Consolat, Jean-Luc Mingallon, pour connaître l’état des relations entre les deux clubs. Une vraie volonté de travailler ensemble existe mais le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle est très loin de se concrétiser. Interview. 

 

 

Première question très simple : Les relations sont-elles meilleurs aujourd’hui avec l’OM qu’elles ne l’étaient avec celui de Labrune ?

 

 

Jean-Luc Mingallon : « Non mais attendez… Avec Labrune, on se détestait ! Lui, je ne sais même pas s’il nous connaît. Il n’a jamais été tendre avec nous dans ses déclarations, donc nous, on lui renvoyait simplement le boomerang.

 

Avec les nouveaux arrivés, on a mangé ensemble, c’est tout. On a fait un repas où tout le monde a raconté sa vie. Y’en a une, son père avait des hémorroïdes, l’autre, il lui fallait des sous… J’ai pas trop bien compris le but jusqu’à maintenant.

 

Ceci dit, je remercie l’OM de m’avoir invité dans la loge présidentielle. En 33 ans de présidence, je n’y avais jamais mis les pieds. Mais après tant qu’il n’y a pas un véritable projet…. »

 

 

 

Mais concrètement, vous, ça vous intéresserait de travailler avec l’OM ?

 

 

Jean-Luc Mingallon : « Mais bien sûr, nous, on est un club pauvre, ça nous intéresse. Mais après quand je vois l’histoire des joueurs qu’on se proposait de récupérer en prêt cet hiver…

 

 

Il y en a un (Andonian) qui préfère aller s’emmerder en Grèce se prendre des valises tous les week-end parce qu’il a écouté son agent. Et l’autre (Tuiloma), il préfère jouer en CFA plutôt que de venir progresser en National… On lui faisait une fleur en plus à ce garçon. Il a joué 30 minutes à Strasbourg en un an en National (en prêt l’an dernier). C’est nous qui prenions le risque, ce n’est pas lui.

 

 

Il faut avoir des coui… dans le ballon. Moi, je vais voir mon mec, je lui tape sur l’épaule et je lui dis « écoute, on te paye mais tu vas aller jouer à Consolat.» On a pas la gale. Toutes les années, on sort deux, trois joueurs qui partent en Ligue 2 voire Ligue 1.

 

 

« Air-Bel, Consolat ont besoin d’argent pour survivre »

 

 

 

Vous avez senti que l’OM avait cette volonté de faire de Consolat, une sorte d’aboutissement de sa formation avant éventuellement son équipe une ?

 

 

Jean-Luc Mingallon : « Non pas du tout. Ils nous ont rien dit, ils nous ont demandé « qu’est-ce que vous mangez ? », ils nous ont payé un menu et voilà.

 

 

On a fait un tour de table, tout le monde jouait au menteur. Tout le monde était venu pour la même chose. L’OM l’a peut-être un petit compris. Ils font un travail où avant il n’y avait rien et là, ils donnent quand même 5 000 € aux clubs qu’ils parrainent.

 

 

Bon, ils parrainent des clubs qui, à mon avis, n’ont jamais sorti un joueur de leur vie. Ou sinon dans les années 70. Il y avait des clubs comme Air-Bel avec qui il fallait à tout prix travailler même si ça coûte des sous… »

 

 

JH Eyraud à la signature du partenariat avec Luynes

JH Eyraud à la signature du partenariat avec Luynes

 

 

Pourquoi ça bloque avec Air-Bel ou Consolat ? 

 

 

Jean-Luc Mingallon : « Mais il faut être honnête, le but de tous, Air-Bel, Consolat, c’est un but financier !

 

On ne vie pas d’amour et d’eau fraîche. L’OM, non plus. Tout le monde a besoin d’argent. Air-Bel, Consolat ont besoin d’argent pour survivre. Mais eux, je ne pense pas qu’ils voulaient parler de ça. »

 

 

 

Ça pourrait pourtant être intéressant, coté OM, d’envoyer ses jeunes joueurs, vite vu plus beaux qu’ils ne le sont (Remember Omrani, Gadi), faire un stage en National à Consolat. Notamment au niveau de l’état d’esprit, non ?

 

 

Jean-Luc Mingallon : « Mais bien sûr. Mais il faut que l’OM l’impose. Je ne demande pas beaucoup plus à l’OM… Même pas d’argent. On aurait fait un ou deux matches amicaux qui nous aurait permis de renflouer les caisses. Puis qui sait en jouant contre nous, ils auraient même pu repérer un ou deux petits jeunes.

 

Mais si les joueurs de l’OM traînent des pieds pour venir à Consolat… Bien sûr qu’ils espèrent toujours être prêtés à Barcelone mais ils n’ont pas compris qu’ils jouaient en CFA. »

 

 

Chris GADI

 

 

Vous espérez quand même des améliorations à venir dans ce domaine ?

 

 

Jean-Luc Mingallon : « Je n’espère plus rien, moi. Ça fait 33 ans qu’on me laisse charbonner dans la merde.

Je me suis fait tout seul, j’ai pris le club quand j’avais 23 ans.

 

 

A l’époque, mon ami José Anigo, me disait toujours : « monte de division, on va t’aider. » Quand j’étais en DHR, il me disait « oui mais Jean-Luc, il faut que t’aies le niveau de DH », puis quand j’étais en DH, c’était le niveau de CFA 2 puis CFA. Quand j’étais en CFA, on m’a dit « oui mais c’est la hauteur de notre réserve, soit au moins en National et on sera là. » Donc j’ai été en National.

 

Maintenant, je crois qu’ils veulent que je sois en Ligue des Champions et là peut être qu’ils vont m’aider. »

 

 

 « Il y a largement de quoi avoir deux équipes professionnelles à Marseille. »

 

 

Vous êtes plus que jamais en course pour la montée en Ligue 2. Si vous deviez monter et devenir professionnel, deviendriez vous un rival pour l’OM ? 

 

 

Jean-Luc Mingallon :  « Il y a largement de quoi avoir deux équipes professionnelles à Marseille.

 

 

Il y a un club qui est juste à coté, pourquoi pas faire un travail véritable avec nous. Nous aider à monter. Ça ne peut-être qu’intéressant d’avoir un club en Ligue 2 pour l’OM. Regardez Monaco vient d’acheter un club en Belgique, Lille, pareil. Pour faire progresser leurs joueurs.

En plus, l’OM, aurait la chance d’avoir ce club à 200 mètres.

 

Prenons l’exemple du joueur qu’ils ont pris à Tours (Khaoui). Il ne joue pas. Peut-être qu’il serait passé par Consolat, il aurait pu jouer, surtout se faire à l’ambiance marseillaise. Et au bout d’un an, ils auraient vu ce qu’il a fait chez nous puis voir s’ils le gardent pour la Ligue 1, si nous étions en Ligue 2, nous le re-prêter ou bien le transférer. Ce qui me tue, c’est qu’ils vont chercher ce joueur une fortune alors que moi, j’avais Selemani qui est depuis parti à Tours et qu’ils voulaient prendre gratuitement. Je pense qu’il a largement sa place au lieu de Khaoui. »

 

 

Tous propos recueillis par Mourad Aerts et Romain Pommier

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