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Itw FCM – T.Granturco : « Le fonds d’investissement de McCourt ? Une excellente nouvelle ! »

Par Mourad Aerts - Mis à jour le - Publié le



L’ouverture cette semaine d’un fonds d’investissement commun entre Frank McCourt et Mark Walter (Guggenheim Partners) a réveillé certains soupçons inhérents à ces structures dans le foot. L’OM allait-il tomber aux mains des méchants spéculateurs ? McCourt a t-il racheté le club dans le but de le revendre à un fonds d’investissement ? Holding, fonds d’investissements, capital… Qu’est ce que ça veut dire ?

 

Pour y voir plus clair, FCM est parti demander son éclairage à Me Thierry Granturco, avocat d’affaires spécialisé dans le sport. Une fois le vocabulaire spécifique explicité, il ne reste plus grand chose d’alarmant. Bien au contraire, selon lui, les marseillais ont actuellement surtout des raisons de se réjouir. Interview.

 

 

 

Au niveau économique, la nouvelle de la création d’un fonds d’investissement commun entre McCourt Global et Guggenheim Partners en a effrayé certains à Marseille cette semaine. Quel est votre réaction ? 

 

 

Me Thierry Granturco : « C’est peut être un point de vue très capitaliste mais un fonds d’investissement à une hauteur de 1 milliard lancé conjointement par le président de l’Olympique de Marseille, je pense que c’est une excellente nouvelle ! Ça montre que le président de l’Olympique de Marseille a, 1, des moyens colossaux et que 2, il s’allie à des gens qui en ont aussi, des moyens.

 

Après c’est le terme fonds d’investissement qui fait très peur en France. Je gère une société holding de participation (HORUS Holding) qui détient plusieurs sociétés en France et en Belgique. Pendant longtemps je l’ai appelé « fonds d’investissements » jusqu’à ce que constate qu’à chaque fois que je disais ça, j’avais une réaction relativement négative. J’ai fini par expliquer que le fonds d’investissement n’est rien d’autre qu’une holding de participation. »

 

(L-R) New Marseille president Jacques Henri Eyraud, Marseille owner Frank McCourt and former Marseille owner Margarita Louis Dreyfus during the French Ligue 1 match between Olympique de Marseille and Olympique Lyonnais at Stade Velodrome on September 18, 2016 in Marseille, France. (Photo by Dave Winter/Icon Sport)

 

 

Justement, l’Olympique de Marseille est actuellement la propriété d’une holding (Olympique de Marseille llc). Qu’est ce que c’est concrètement une holding ?

 

 

Me Thierry Granturco : « Il y a deux manières de détenir du capital dans une société. La première c’est de le détenir à titre personnelle et la détention est limitée à sa propre personne. L’investissement ultérieur que l’on peut faire est également lié à sa propre personne.  Vous investissez dans la société de votre ami par exemple. Si votre ami développe sa société, qu’il investit plus, vous devez aussi rajouter des fonds personnels.

 

L’autre manière, plus propice à l’investissement, c’est de constituer vous-même votre propre société qui prend des actions d’une autre société (comme McCourt l’a fait en prenant les actions d’Eric Soccer, holding des LD détentrice de l’OM).  Plutôt que d’investir directement dans la société de votre ami, c’est votre société qui le fait. De tel sorte que si un jour, vous avez besoin encore d’investir, vous pouvez ouvrir le capital de votre propre SARL et faire entrer votre frère, votre cousin, etc qui apporte de l’argent pour ensuite investir.

 

Cette deuxième solution n’est rien d’autre que la constitution d’une holding. La société que vous créez n’a pour objectif que de détenir les parts d’une autre société. Une holding n’a pour but que de piloter une société et être un instrument d’investissement. Lorsque l’on travaille avec les moyens et les ambitions de McCourt, bien sûr que l’on crée une société holding car ça ouvre la possibilité à des formules de financement plus larges que s’il détenait le club à titre personnel. »

 

 

 

 

Donc, il est tout à fait possible, théoriquement, de faire entrer dans le capital des investisseurs tiers ? 

 

 

Me Thierry Granturco : « Il faut vraiment prendre une holding comme un véhicule financier. Vous avez raison, le premier mouvement peut être l’entrée d’une tierce partie, il peut faire entrer d’autres investisseurs. C’est la première solution.

 

Une autre solution qui est beaucoup plus traditionnelle c’est de pouvoir ouvrir cette société holding à ses autres propres sociétés. Et du coup pouvoir facilement et légalement faire transiter de l’argent de certaines de ses sociétés qui sont bénéficiaires vers d’autres sociétés, l’OM par exemple, qui pourraient avoir besoin d’investissements. »

 

 

 

Donc en théorie, encore une fois, l’entrée de ce nouveau fonds d’investissement dans le capital de l’OM est possible or on sait que la mairie par exemple était très réticente à la vente du club à un de ces fameux fonds…

 

 

Me Thierry Granturco : « Mais lorsque l’on a compris ce qu’était une société holding, on comprend qu’en réalité c’est une société qui investit dans d’autres sociétés. Pas de grandes différences avec un fonds d’investissement si ce n’est que la holding, à priori, elle a un nombre d’actionnaires beaucoup plus limité. Là où le fonds d’investissement ouvre beaucoup plus son capital.  Après selon la constitution du fonds vous pouvez avoir cent actionnaires comme vous pouvez en avoir que deux.

 

On aime pas les fonds d’investissements car on a pas de maîtrise sur « qui investit ». Mais il ne faut pas réagir de manière intempestive au terme « fonds d’investissements ». De plus, le droit des sociétés françaises étant ce qu’il est, on peut faire entrer n’importe quel fonds d’investissements dans sa société pour réaliser des projets. Que la mairie de Marseille le veuille ou non, le droit l’y autorise. Je ne vois pas le problème. »

 

 

 

Dans le monde des affaires du sport, comment sont jugées les arrivées de Frank McCourt et Jacques Henri Eyraud ? 

 

 

Me Thierry Granturco : « De manière très positive ! Dans le microcosme de ceux qui travaillent sur les financements dans le milieu du football et plus généralement du sport, leurs arrivées sont vues avec des préalables très très favorables.

 

 

Mr McCourt, si l’on exclut son expérience aux Dodgers dans un contexte particulier, c’est un Monsieur pour qui actuellement tous les signaux sont au vert ! Aussi bien en ce qui concerne son état de richesse que l’organisation et la gouvernance de ses sociétés, tous les clignotants sont au verts ! Il n’y a pas le début d’un clignotant orange aujourd’hui. »

 

Propos recueillis par Mourad Aerts

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