Lorsque l’on va chercher des échos sur Rudi Garcia à Lille, voilà ce que l’on obtient : « Sur le terrain, c’était fantastique, que ce soit en termes de jeu ou de résultats. » À Rome ? « La première année, il démarre très bien avec dix victoires d’affilées en championnat. Il échoue de peu derrière la Juventus qui cette année là marque plus de 100 points. N’importe quelle autre saison il aurait été champion avec le nombre de points qu’il a obtenu. »
Ce n’est pas dans ses anciens clubs que l’on nous dira du mal de lui même si en grattant un peu…
Le lillois qui nous parle c’est Kevin Jeffries, Data Editor chez Opta, journaliste pigiste pour RMC Sport / Vice Sports et supporter du LOSC devant l’éternel. Ses yeux se mettent à briller quand il se remémore les années Garcia dans la capitale des Flandres : « Je me rappelle notamment d’une série de sept victoires consécutives où on inscrit trois buts ou plus en 2009/10. On marchait sur l’eau. Même Frau a fait une bonne saison chez nous (16 buts) ! »
Décidément, les séries c’est son truc, comme nous le rappelait en introduction notre source romaine en poste permanent dans la ville éternelle qui le juge comme « le meilleur entraineur français sur le marché avec Laurent Blanc. » Si son passage au Mans fut plus bref (une seule saison), il en aura quand même profité pour offrir au club son meilleur classement en Ligue 1(9ème).
Les records, un autre de ces dadas dans tous les clubs où il passe : plus grand nombre de points accumulés sur une saison dans l’histoire de la Roma, premier doublé Coupe-Championnat pour le LOSC en soixante ans et même si l’on remonte à plus loin une montée en Ligue 2 avec Dijon qui errait alors en National.
Le blocage « Ligue des Champions »
L’éphémère ex-entraineur de l’ASSE n’est tout de même pas parfait.
Certains lui ont ainsi reproché sa politique de transfert au LOSC et des finances plombées à son départ. « Il nous aura quand même ramené Mavuba pour sept millions, Balmont pour trois, Gervinho pour six, Moussa Sow gratuitement et d’autres… Les erreurs sont davantage intervenues post-titres(M.Martin, N.Roux, etc), comme pour beaucoup de clubs » précise cependant Kevin qui n’oublie pas que « comme lors de chaque intersaison, l’entraîneur, comme la cellule de recrutement, n’est pas l’unique responsable, il y a de nombreux éléments qui entrent en compte. »
On a d’ailleurs vu de bien meilleurs résultats à ce niveau à Rome où son tandem avec Sabatini à ramener au club des Strootman, Nainggolan, Benatia, Keita tempérés par quelques flops (Cole, Yanga Mbiwa).
Non, là où le bât blesse réellement avec Garcia, c’est en Ligue des Champions. Cette dernière marche, celle qui vous fait toucher les étoiles, le fait constamment trébucher. Et souvent avec pertes et fracas : deux déculottés face au Bayern avec Lille et Rome (1-6, 1-7) auxquelles viennent s’ajouter une raclée barcelonaise(1-6) et des échecs répétés à passer le premier tour de l’épreuve reine.
« Il n’a pas non plus réussi à passer devant la Juve deux saisons d’affilée «
« Il n’a pas non plus réussi à passer devant la Juve deux saisons d’affilée » ajoute notre romain. S’il a dominé toutes les niveaux précédents du jeu avec brio et nouveau record à la clé, il lui faut désormais réussir le Final Level : c’est à dire se mettre au niveau des champions sur le long terme.
Ça tombe bien, il commencera sa mission marseillaise face à l’ogre national, la Juve française : le PSG.