C’est l’une des informations mercato de ces derniers jours, Adel Taarabt se verrait bien à l’OM.
Le procédé est assez bluffant d’amateurisme (mais tellement révélateur) : un joueur en situation d’échec total déclare qu’il se verrait bien à Marseille, ce qui est suffisant pour attirer l’attention de la cellule de recrutement qui se met sur le coup (selon Nabil Djellit de France Football).
Un joueur à court de condition physique, prétentieux et inconstant
De par son talent, Adel Taarabt suscite des espoirs fous au début de sa carrière. Des espoirs déjà entachés à l’époque par de gros problèmes disciplinaires !
C’est ainsi qu’il quitte son club formateur, le RC Lens, sur une belle altercation avec le (beaucoup) plus expérimenté Grégory Vignal lors d’un match avec la réserve. Départ pour l’Angleterre où Tottenham finira par débourser 4M€ pour un jeune n’ayant fait que quelques apparitions en première division française.
La marche est trop haute, le franco-marocain finit par être prêté en Championship aux Queen’s Park Rangers où il va faire feu de tout bois. Voilà son principal fait d’armes, une saison où il marche sur la seconde division anglaise et termine meilleur joueur de Championship. Le club remonte en Premier League et lève l’option d’achat.
Le début de l’histoire ? La fin plutôt.
Départ avorté au PSG
Nous sommes en 2011, les qataris viennent tout juste de racheter le PSG et ils se cherchent une tête de gondole si possible pouvant toucher le peuple arabophone. Va donc pour Adel. Problème, Leonardo n’est pas du tout emballé par le profil du joueur.
«Il (Leonardo) appelle Flavio (Briatore, alors président de QPR), mais la première chose qu’il lui dit, c’est « ouais, mais le caractère d’Adel, tout ça… » Flavio lui a répondu tout simplement : « À vous de savoir le gérer, nous, on a su le gérer l’année dernière, il nous a fait monter en Premier League. » Tout ça, ce sont des excuses de Leonardo pour ne pas me faire signer, parce qu’il avait d’autres priorités» s’épanche le marocain au micro de Canal, toujours aussi sûr de lui après l’échec de sa venue dans la capitale française.
Ajoutant : « Ils (les Qataris) m’ont dit : « Refais-nous six bons mois, et en janvier, on reviendra. » » Ils ne sont jamais revenus.
Problèmes en Angleterre, au Portugal, au Maroc
Lorsque l’on est parti demander son avis sur le joueur à Farouk Abdou, spécialiste du football marocain officiant sur Lucarne Opposée et So Foot, celui-ci ne fut pas tendre : « Il est au fond du fond du banc de la réserve à Benfica avec des problèmes disciplinaires et de poids et il va bientôt se barrer donc sur son niveau actuel je saurais pas dire. »
Peut être en sélection nationale alors ? « Pour le Maroc je l’avais plus revu depuis le scandale avec Gerets, il y a quatre ans et pour eux il a totalement disparu de la circulation » nous dit Farouk.
Ha oui, il a également eu maille à partir avec Éric Gerets lorsque celui-ci était sélectionneur des Lions de l’Atlas. Le belge avait commis le crime de lèse-majesté de ne pas le titulariser pour un match contre l’Algérie. Ce qui poussa le joueur a annoncé son départ de la sélection avant de revenir quelques mois plus tard.
Nous sommes à tout hasard partis interroger des supporters benfiquistes pour voir s’ils pouvaient nous en dire plus mais là encore, pour eux le joueur se résume à des anecdotes dans la presse et pas grand chose voire rien du tout sur le terrain.
On m’a parlé d’un génie, je ne l’ai pas encore vu.
Joey Barton
Finalement celui qui a peut être le mieux cerner son personnage reste l’ancien olympien, Joey Barton, lorsqu’il évoluait avec lui aux Queen’s Park Rangers : « Si j’étais Adel, si j’avais son talent, je n’aimerais pas me dire que je n’ai pas assez travaillé. Je suis venu ici et on m’a parlé d’un génie, je ne l’ai pas encore vu. Je ne sais pas si c’est parce qu’il ne travaille pas assez ou si c’est parce qu’il boude trop. »
Bref, partout où le joueur est passé, son casier s’est alourdi. « Tu ne peux pas prendre un gars qui sort de deux saisons blanches et qui affiche un goût avéré pour l’indiscipline, une mauvaise hygiène de vie et qui ne se remet pas en question » nous dit encore Farouk Abdou.
Avec l’OM actuel, tout est possible. Espérons cependant que les dirigeants ne commettront pas l’impair d’encore un peu plus fragilisé un groupe déjà pas bien solide.
