Lorsqu’il reprend l’équipe en Avril dernier, Franck Passi explique qu’il lui est difficile de mettre en place ce qu’il voudrait VRAIMENT mettre en place car il doit parer au plus pressé. Un maintien à assurer, une finale de Coupe à aller chercher. Une fois ces deux objectifs remplis à minima (finale perdue, 13ème place), il était temps de s’en satisfaire.
Devant les caméras du Canal Football Club, il assurait en fin de saison que « les résultats peuvent parler pour moi. » Pour rappel, ces fameux bons résultats se résument à une victoire en Coupe face à un L2 (Sochaux), deux victoires en L1 face à Angers et Reims et deux nuls face à Nantes et Troyes, le tout arrosé d’une défaite logique face au PSG en finale de Coupe de France. Pas de quoi sauter au plafond.
Cette fois-ci, l’ex-adjoint a fait la prépa, a eu le temps de mettre en place ses schémas, ses idées. Mais quelles sont-elles, ces idées ?
Le Marquage individuel aménagé et le pressing haut
Il faut remonter à la démission d’El Loco pour entendre El Local parler tactique. Appelé une fois encore pour boucher le trou, le natif de Bergerac détaillait un peu ses idées : « On va essayer de faire perdurer le marquage. Pas à outrance, mais cette volonté de presser, d’être dans le camp adverse, d’aller de l’avant. Mais il est évident qu’il faudra apporter des aménagements. »
L’OM presse t-il haut ? Pas vraiment, il tente de le faire par moment et de manière désordonnée. On a ainsi vu Abou Diaby lancer un beau pressing collectif en première MT à Guingamp. Ce pressing avait même gêné la relance des bretons… l’espace de deux minutes ! Après cela, tout le monde est gentillement reparti à sa place et Guingamp à repris sa marche, En Avant forcément.
« Pas à outrance » qu’il disait. Deux ou trois fois par match, ça devrait suffire… Quant au marquage individuel, il a complétement disparu mais forcément les joueurs n’appréciaient pas.
Écouter les joueurs pour leurs positionnements sur le terrain
En rupture avec Bielsa, Passi affirmait directement qu’il écouterait les joueurs pour mettre en place son système tactique : « Des joueurs ne se sentaient pas à l’aise dans ce système. On va essayer de s’améliorer pour profiter des qualités de tous les joueurs. »
Consigne respectée. Dès la fin de saison dernière où Michy réclame Fletcher à ses cotés plutôt que Cabella et rebelote cette année où Diaby arrive sur le pré aux cotés de son copain Diarra. Une certaine idée du football. S’adapter à ses joueurs.
Le 4-2-3-1 plutôt que le 4-4-2
« Jouer avec deux attaquants ? Non, je ne suis pas vraiment adepte du 4-4-2, mais il se peut qu’on se retrouve en 4-4-2 pendant les matches. Je suis plus tourné vers le 4-2-3-1, mais ce n’est pas dit qu’on joue comme ça. » énonçait-il toujours lors de cette conférence de presse d’il y a un an.
Et « si ce n'(était) pas dit qu’on joue comme ça » , on a quand même beaucoup joué comme ça. En 4-2-3-1, un jour. En 4-2-3-1, toujours. Même lorsque Fletcher partageait la pointe de l’attaque avec Michy, l’écossais évoluait alors dans un rôle plus proche du 10 que du 9.
Cette année, on est reparti en 4-2-3-1 même sans vrai numéro 10 ou ailiers purs. Bref, un système, un seul.
Reste le cas de la défense à trois, spectre souvent brandi (encore récemment après la blessure de Bédimo) mais jamais utilisé sur le terrain.
Passi n’a pas encore démontré grand chose en tant que tacticien se contentant du service minimum (le 4-2-3-1 avec marquage en zone et pressing inconstant) et de satisfaire ses joueurs. Il est impératif qu’il se révèle en tant qu’entraîneur, les joueurs l’apprécient mais les supporters s’ennuient. La clémence liée à ses conditions difficiles ne durera pas éternellement….