Après une première partie de saison ratée, le désamour des supporters et le désintérêt des médias qui en découle guette le club phocéen. Sévèrement critiqué par une partie des observateurs du football français, Marcelo Bielsa avait pourtant repositionné l’OM au sommet de la sphère médiatique et sportive.
Avant même son arrivée et sa signature officielle, la légende « El Loco » avait déjà capté l’attention des médias. comme partout où il est passé, en quelques semaine, l’aura et la philosophie de l’ancien sélectionneur du Chili et de l’Argentine a déchaîné les passions à Marseille et dans toute la France scindant l’hexagone en deux catégories: les pro et les anti-Bielsa. A tel point que quelque mois après son départ, l’OM semble presque retombé dans un certain anonymat médiatique. Outre l’aspect médiatique, c’est surtout la désertification du stade qui inquiète.
La désertification du vélodrome
En effet, depuis de nombreuses semaines le Vélodrome sonne creux. Les matchs de Coupe d’Europe se sont tous disputés dans un stade quasi vide, avec les deux virages fermés. En championnat, le club phocéen n’attire plus les foules. Si le club annonce lors des deux derniers matchs plus de 40 000 personnes, l’affluence se situe en réalité plus autour des 20-25000 supporters. « l’OM a toujours eu l’habitude de comptabiliser le nombre total d’abonnés (environ 31 000) dans les chiffres qu’ils communiquent, mais tous ne viennent pas, loin de là … », nous confie une source proche de l’OM. Et il n’y a qu’à lever les yeux dans l’enceinte du vélodrome pour s’apercevoir de cette réalité.
Pourquoi une telle désertification ? « De nombreux supporters ont été écœurés par le départ de Bielsa, ils se sentent lésés du fait qu’on le pousse vers la sortie juste après la clôture de la campagne d’abonnements. La saison dernière, même lorsque l’OM perdait, tout le stade était derrière l’équipe et Marcelo Bielsa. Les gens s’identifiaient à l’Argentin. Aujourd’hui, les supporters ne se reconnaissent plus dans cet OM, ni en Michel et sont écœurés par le style de jeu proposé, les résultats et la politique sportive de l’OM. Avec Bielsa, il y avait des tifos grandioses dans les virages à chaque match (Voir OM-PSG de la saison dernière en image ci-dessus). Aujourd’hui, les tifos se font rares, les supporters ne chantent plus et n’ont même plus la force de siffler l’équipe qui ne gagne pourtant pas un match à domicile face à des équipes modestes. Même autour du stade l’ambiance n’est plus la même. L’année dernière, les bars faisaient le plein, tout le monde chantait avant le match à la gloire de l’OM. La flamme s’est dangereusement éteinte en quelques mois. Il n’y a rien de pire que la désertification du stade. C’est fruit de la politique des dirigeants olympiens, » nous explique un fidèle abonné du virage sud depuis 1998.
L’OM moins présent dans les médias
Mais les supporters marseillais ne sont pas les seuls à se désintéresser de l’OM. La saison passée, à la même époque, Marcelo Bielsa avait fait l’objet d’une couverture médiatique plus importante que Zlatan, c’est dire l’exploit… Marseille, et le jeu proposé par son entraîneur hors norme était donc le sujet numéro 1 de la presse sportive. Un an plus tard, le constat est bien différent. Le jeu poussif de l’OM, les résultats très décevants, et son nouveau coach certes souriant, mais peut être un peut trop lisse, ont bien du mal à capter l’attention médiatique. Le fait que le club verrouille complètement sa communication, l’accès aux joueurs et aux entraînements n’arrangent certainement pas les choses.
L’OM n’a plus la côte sur Canal +
Cette baisse d’intérêt n’est pas uniquement liée aux résultats. En perdant Bielsa, l’OM a perdu la seule véritable star du club. Dans son effectif renouvelé à plus de 50 % cet été, Marseille ne dispose d’aucun joueur de renom capable de faire rêver ses supporters. Autre facteur significatif, l’OM passe moins sur Canal+. L’OM n’a été diffusé qu’à 9 reprises par Canal+ contre 13 fois la saison dernière à la même époque. Une situation qui n’est pas arrangée par la politique purement financière de son président Vincent Labrune, qu’il expliquant encore dans les colonnes de libération cette semaine: « Oui, cette saison, et en attendant des recettes en hausse à partir de 2016 grâce aux droits télé, l’économique prime sur le sportif. »
Le foot business ne fera pas recette si le club ne propose pas plus spectacle, n’offre pas du rêve à ses supporters qui ont surtout besoin de s’identifier à leur équipe. ce qui est loin d’être le cas depuis le départ de Bielsa…
Le classement des diffusions sur Canal+ lors de la saison 2015/2016 :
1/ PSG : 15
2/ Lyon : 12
3/ OM : 9
4/ ASSE : 7
5/ Monaco, Nice, Rennes : 5