La sortie médiatique de Michel (voir ci-dessus), qui se disait surpris du comportement de certains de ses joueurs à vouloir choisir leur match, a suscité de nombreux commentaires. Mais ce problème de mentalité française est un fait, et le coach de l’OM est loin d’être le premier à en parler. Dans un entretien accordé à l’Équipe ce mardi, Dimitri Payet est allé dans le même sens : « Aujourd’hui, je découvre une autre mentalité. Ici, c’est impossible. Les matches s’enchaînent et tout le monde veut les jouer. Mais il ne faut pas en vouloir aux joueurs français. On a été formés comme ça, dans une sorte de confort. En France, on considère qu’on ne peut pas faire trois matches en sept jours. On s’est mis dans la tête – ou on nous a mis dans la tête – qu’il fallait se reposer. »
Avant eux Didier Deschamps, ou encore Carlo Ancelotti avaient également souligné le manque de professionnalisme des joueurs formés en France :
Deschamps : « Si tu ne sanctionnes pas un joueur qui a manqué à son obligation de professionnalisme… »
En novembre 2012, quelques mois après avoir quitté l’OM, dans l’Equipe Mag Didier Deschamps pointait du doigt le manque de fermeté des directions de club: «En France, on dit beaucoup que le club est au-dessus, mais, dans les faits, c’est autre chose. Ça rend le travail plus compliqué et si tu ne sanctionnes pas un joueur qui a manqué à son obligation de professionnalisme, tu ne peux plus rien exiger des autres. »
Ancelotti : « Les Français n’avaient pas une mentalité de gagnants »
Quand Carlo Ancelotti a débarqué au PSG avait fait le même constant sur le fonctionnement des joueurs français: « Les Français n’avaient pas une mentalité de gagnants. L’entraînement était à 11 heures. Ils arrivaient à 10h30 puis repartaient à 12h30 ou 13 heures. Changer cela n’était pas facile. Il n’était pas évident de leur dire : Vous devez rester après l’entraînement, manger sainement, boire sainement, vous reposer. Et ce chaque jour. »
Riolo : « Il faut faire quelque chose dans l’éducation de nos joueurs »
Le journaliste Daniel Riolo, qui a écrit un livre sur le sujet « Racaille Football Club », évoquait récemment pour Football Club de Marseille ce sujet : « Des entraîneurs, des joueurs, des dirigeants font le même constat. A partir du moment où Vincent Labrune dit deux fois qu’il ne veut pas d’entraineurs français, ce qu’a dit Michel, comme Leonardo avant lui, n’a rien d’étonnant. Deschamps en parle depuis 10 ans. Il faut faire quelque chose dans l’éducation de nos joueurs, sinon les clubs français devront faire avec des joueurs étrangers pour avancer. Certains se poseront peut être des questions quand cela arrivera. Le PSG a déjà un effectif à 80% étranger, l’OM va y venir très vite… En même temps, Michel est à la tête de l’équipe, s’il y a des comportements inadéquats, c’est bien qu’il se plaigne, mais il n’a qu’à sanctionner. Je pense qu’il ne devrait pas s’adapter, c’est lui le boss.»
Le problème ne vient pas uniquement de la mentalité du joueur français, mais également du système de formation qui en fait des enfants gâtés en leur trouvant systématiquement de bonnes excuses. Les jeunes formés en France découvrent une exigence tout autre quand ils rejoignent un championnat étranger. Les écarts ne sont pas tolérés et la concurrence fait partie du jeu. L’apport de Jardim, Bielsa, Ancelotti ou encore Michel ne peut être que positif pour bousculer certaines mentalités…