« Certaines équipes ont plus l’habitude de jouer à 11 contre 10 et d’avoir des penalties comme l’Olympique Lyonnais, et d’autres ont plus l’habitude de jouer à 10 contre 11 et de n’avoir jamais de penalties, comme l’Olympique de Marseille ». Le président de l’OM criait au complot après le match nul concédé au vélodrome face à Lyon (1-1) en septembre dernier. Et pour cause, l’OM avait concédé l’ouverture du score sur un penalty transformé par Lacazette, avant que Romain Alessandrini ne soit expulsé quelques minutes plus tard.
Des erreurs flagrantes la saison dernière
La saison dernière, les dirigeants olympiens avaient déjà crié au scandale, à juste titre sur certains matchs comme ceux de Bordeaux et Lyon qui ont pesé lourd sur la fin du championnat dans la course au podium.
En ce début de championnat, l’OM a déjà concédé 5 penalties (4 encaissés, 1 arrêté) en seulement 9 matchs, de quoi relancer la théorie du complot, forcément. Mais en ne se focalisant que sur des supposées mauvaises intentions du corps arbitral, le club phocéen passe certainement à côté d’une remise en question nécessaire de sa défense (au sens large du terme).
Mandanda: « On ne défend pas bien, on fait des erreurs »
Ce qui est certain c’est que le sujet irrite, notamment Steve Mandanda, lorsque nous lui demandons s’il arrive à expliquer ce nombre impressionnant de penalties déjà concédés. « Vous poserez la question aux arbitres, moi je ne sais pas… » Faut-il y voir aussi une certaine fébrilité défensive ? » Je ne sais pas, nous répond le capitaine de l’OM visiblement agacé par la question. Oui, il y a des fautes, il y a beaucoup de penalties car peut-être que l’on ne défend pas bien et que l’on fait des erreurs, il faut l’assumer, mais que voulez-vous que je réponde à cela… »
Lorsque l’on analyse chacun des penalties concédés par l’OM, en occultant volontairement la décision arbitrale, on peut en effet s’apercevoir que sur la majorité d’entre eux, l’OM commet de grosses erreurs défensives aboutissant à cette sanction. Ces erreurs mettent forcément en avant une certaine fébrilité, et de la nervosité lorsque les olympiens sont sous pression. On relève également des erreurs individuelles qui coûtent chère, comme face au PSG dimanche dernier, ou contre Angers lorsque Nkoulou ne prend pas ses responsabilités et laisse Cabella intervenir dans la surface de réparation.
Comment expliquer de telles défaillances? La saison dernière, la réponse était toute trouvée. La plupart des experts mettaient ainsi en cause Marcelo Bielsa et de son fameux marquage individuel que les joueurs n’arrivaient pas gérer…
Avec le retour à un système de jeu plus classique il faut donc trouver une autre explication. Depuis plusieurs semaines, Michel fait régulièrement tourner en défense, ce qui ne facilite pas les automatismes. Individuellement, des joueurs ne sont clairement pas à leur meilleur niveau. Nicolas Nkoulou, par exemple, est loin d’être le taulier qu’il est sensé être. Rekik et Rolando peuvent, et doivent, montrer également plus de sérénité dans leurs interventions.
Il est évident que l’OM a subit un certain nombre de penalties plus que litigieux. Peut-on parler de complot pour autant ? Un excès de zèle de la part de certains arbitres souhaitant montrer au yeux de tous leur autorité, c’est possible. Mais c’est avant tout à Michel et ses hommes d’éviter de se mettre dans une situation ou l’OM peut subir une erreur d’arbitrage. Car en cas de doute, la sanction tombe visiblement toujours du même côté…
Les cinq penalties concédés par l’OM cette saison
EGA – OM (2-0) – J4
Dès la première minute, Briand profite d’un « une-deux » pour pénétrer dans la surface, Lassana Diarra, en retard, se jette et touche les jambes de l’attaquant breton. Ce pénalty était évitable car Briand était excentré et N’Koulou pouvait encore intervenir. Une erreur individuelle du meilleur marseillais du début de saison.
OM – OL (1-1) – J6
Lancé par Valbuena à la 25e minute, Lacazette échappe à N’Koulou et se présente face à Mandanda, il pousse son ballon et profite d’un léger contact pour obtenir un pénalty. La défense olympienne s’est fait prendre dans son dos, l’attaquant lyonnais joue bien le coup car la faute est minime.
OM – SCO Anger (1-2) – J8.
Suite à une relance de son gardien, le rémois Arnold Bouka Moutou remonte tout le terrain. Il se présente dans la surface, N’Koulou qui devait intervenir, attend, et c’est Cabella après une course de 60m qui se jette bêtement. Le Bouka Moutou n’était pas en position de marquer, entre l’attentisme de N’Koulou et la précipitation de Cabella, l’OM offre un penalty au promu.
PSG – OM (2-1) – J9
– Juste avant la mi-temps, alors qu’il y a une faute non sifflée sur De Ceglie, Michy tente de sauver une touche et envoie le ballon vers sa surface de but en taclant. Ibra traine et effleure la balle du bras, Mandanda sorti à sa rencontre le touche. Le PSG obtient un penalty.
– Une minute plus tard, Paris tire un corner au second poteau, Rolando est en retard sur Ibra, le défenseur portugais ne regarde pas le ballon mais se retrouve avec son bras anormalement levé, le ballon touche sa main, second penalty pour le PSG. La sanction peu paraitre sévère mais ce type d’action a déjà été sifflée par le passé.
