Si pour certains grincheux le passage de Marcelo Bielsa à l’OM se résume à l’échec de la quatrième place la saison dernière, il ne faut pas oublier l’incroyable jeu offensif proposé par El Loco qui a permis de remplir le Vélodrome. Vincent Labrune a donc décidé de miser sur un coach avec cette même philosophie de jeu pour lui succéder, mais l’attaque de Michel a du mal à trouver ses marques…
Labrune : « Je veux remplir notre stade et augmenter nos recettes grâce au spectacle proposé »
Dans l’Equipe Mag samedi dernier, le président de l’OM justifiait ainsi son choix : « Je ne songe pas à des techniciens français, car ils brillent surtout par l’organisation défensive. En France, on a la culture du résultat avec dix ans de retard sur l’Italie. Ma culture est fondée sur la notion de plaisir. Je veux remplir notre stade et augmenter nos recettes grâce au spectacle proposé. Je ne vois pas d’entraîneur français avec cette fibre-là. » Un choix très intéressant qu’il faut souligner, mais force est de constater que dans les faits, l’OM de Michel n’affiche pas (encore?) ce visage offensif.
Une équipe attentiste face à Lyon et Toulouse
Les deux larges victoires face à Troyes (6-0) et Bastia (4-0) sont un peu en trompe l’œil. L’OM a affiché de belles séquences collectives mais a surtout profité d’une réussite totale sur le plan offensif. Le jeu proposé par Michel devient de plus en plus attentiste, notamment à l’extérieur. La victoire 3-0 en Ligue Europa face à Groningen s’est construite avec une équipe de contre. Mais dans ce match, les marseillais ont au moins proposé un gros pressing. Ce qui n’était pas le cas face à Lyon et Toulouse. Lors des deux derniers matchs, l’OM a défendu bas, a par moment eu le ballon sans trop tenter d’aller vers l’avant, il a fallu que l’équipe soit menée pour qu’enfin les joueurs monte d’un cran…
Michel : « J’aime que mon équipe pratique un football offensif, avec force et agressivité »
L’OM n’est pas une équipe défensive, mais elle devient de plus en plus passive. Pourtant, Michel avait affiché son ambition sur le site officiel de l’OM lors de sa signature : «J’aime que mon équipe pratique un football offensif, avec force et agressivité. C’est ce que j’ai toujours appris parce que pour moi, le football n’est pas un travail. Je suis amoureux du football et je l’aime comme ça. Travailler avec le centre de formation est primordial. J’ai dirigé celui du Real Madrid et je crois que c’est bon pour l’avenir de travailler avec de jeunes joueurs.»
Des joueurs offensifs pas à leur niveau, un banc limité
Michel doit faire avec un effectif limité en attaque. Le technicien espagnol dispose d’un banc de niveau somme toute très moyen (N’Koudou est percutant, mais maladroit devant le but, Ocampos a des fulgurances, mais il ne sait pas jouer en équipe, Sarr a perdu de la confiance suite à son faible temps de jeu), mais aussi de titulaires loin de leur meilleur niveau. Cabella a ainsi bien du mal à retrouver les qualités qu’il affichait à Montpellier, il perd beaucoup de ballons, cadre rarement ses frappes, et n’est pas assez précis dans son jeu de passes. Alesandrini a montré de belles choses quand il joue collectif, mais l’ancien rennais est inconstant et parfois trop individualiste. Enfin, Michy a du mal à se situer dans ce nouveau collectif. Isolé en pointe, il ne touche pas suffisamment de ballons et tente des choses trop compliquées. Il affiche néanmoins une certaine efficacité avec 4 buts en 7 matchs. Il est évident que suite aux départs de Thauvin, Payet, Ayew et Gignac, l’OM n’a pas réussi son mercato offensif. N’Koudou, Sarr et Cabella sont bien loin du niveau de leurs prédécesseurs. En attendant le mercato hivernal et l’arrivée possible d’un attaquant de pointe, et peut être d’un ailier, Michel va devoir trouver une solution collective. Cela pourrait passer par un bloc plus haut, un soutient plus appuyé pour Michy et un pressing plus agressif…