C’est l’histoire de corruption qui a servi d’exemple au début des années 90. L’affaire OM-VA a secoué le football français de 1993. L’un des protagonistes, Jean-Jacques Eydelie, a accordé une longue interview au site outsider-mag. Il revient sur cette affaire dont il a été le coupable idéal. Il a reconnu ses torts mais il aurait aimé voir d’autres personnes inquiétés : « Au moment de l’affaire VA-OM, la Ligue était présidée par Noël Le Graët et la FFF par Jean Fournet-Fayard. Qu’ont-il fait ? Ils savaient qu’il y avait déjà eu des choses comme celles-là, mais ils n’avaient jamais bougé le petit doigt. Pour VA-OM, ils ont voulu faire un exemple. Et puis, il fallait descendre Bernard Tapie parce qu’il était bien parti pour prendre la mairie de Marseille et s’affirmer comme un possible successeur de François Mitterrand à l’Elysée. A tout jamais, VA-OM restera la pire affaire de corruption de l’histoire du football français alors qu’il y a eu 100 fois pire, à la FIFA mais aussi en France. »
Eydelie : « Deschamps m’a appelé la saison d’avant pour baisser le pied contre une rémunération… »
Jean-Jacques Eydelie vise aussi ses anciens coéquipiers Deschamps et Desailly d’avoir participé à cette affaire de corruption et à d’autres : « Dans mon livre « Je ne joue plus », j’ai dit que c’étaient Deschamps et Desailly. Mais ça, ça n’intéresse personne non plus. Par exemple, Deschamps m’a appelé la saison d’avant pour baisser le pied contre une rémunération… (Eydelie évoluait alors à Nantes, ndlr). Je n’ai pas dit ça pour me disculper de VA-OM ou pour enfoncer Deschamps, mais j’ai considéré qu’à un moment donné, il fallait dire la vérité sur tout. Au final, je suis passé pour une balance et un pestiféré. Mais je m’en fous parce qu’au moins j’ai la conscience tranquille. Jean-Pierre Bernès a confirmé par la suite. Nous étions autour d’une table et c’est Tapie qui a validé l’opération. Bien sûr, Deschamps et Desailly ne vont rien dire là-dessus. Ils ont cru devoir défendre Tapie au moment de la sortie de mon livre mais il n’y a rien eu derrière. J’aurais bien aimé les voir à la barre ! Ils m’évitent tous les deux. Ils ne veulent pas me voir mais ce n’est pas moi qui ne veux pas les voir. Un jour, je vais les croiser. Ils jouent les stars, ils ont un statut, ils ne vont pas se mélanger à Eydelie. Mais j’étais avec eux sur le terrain pour gagner la Coupe d’Europe et je n’ai pas été moins bon qu’eux ce jour-là. S’ils veulent rester dans le mensonge pour protéger leurs intérêts, c’est leur problème. Mais ils viennent sur un plateau télé avec moi quand ils veulent ! » Il parait évident que dans cette affaire, Jean-Jacques Eydelie, a fait office de fusible…
