L’Olympique de Marseille a vécu cet été l’un des mercatos les plus mouvementé de toute son histoire. Avec une quinzaine de départs et autant d’arrivées, les dirigeants marseillais ont donc liquidé pas moins de 7 titulaires de l’équipe type de la saison dernière. Exit également l’entraineur, Marcelo Bielsa, adulé par les supporters , et dont on commence à mieux comprendre les raisons de son départ en observant la voie dans laquelle l’OM semble s’engager. Viscéralement opposé au foot business, le technicien argentin aurait forcément été gênant dans ce nouveau projet où le sportif est clairement passé au second plan derrière les objectifs financiers imposés par l’actionnaire principale.
Marseille repart donc de zéro avec de nouveaux joueurs, un nouvel entraîneur, et un nouveau projet sportif qui n’en est pas vraiment un. Un tel bouleversement de l’effectif n’a en effet aucun sens sportivement parlant. Celui-ci se comprend par contre nettement mieux d’un point de vue purement financier.
La cure d’austérité
« Ce qu’essaye de vendre Vincent Labrune, c’est qu’ils essayent de structurer le club avec un business modèle, plutôt « low cost », pour arriver à dégager des revenus. On fait donc pratiquement table rase du passé, c’est à dire qu’on exfiltre d’abord tous les gros salaires « , nous confiait le journaliste et auteur du livre « Marseille ma ville », Xavier Monnier. Les cures d’austérités ne font du bien à personne, mais il en sort quelques fois des choses bien. La dernière fois, qu’il y a eu une cure d’austérité c’est quand Elie Baup est arrivé, et par miracle, on a terminé à la second place ».
Depuis 4 ans, les huiles du club marseillais ont donc dans un premier temps éliminé tous les gros salaires de l’effectif, quitte à s’asseoir sur des indemnités de transfert comme pour Gignac et Ayew. Les deux deniers rescapés d’une époque où l’OM progressait chaque année en ligue des champions, Steve Mandanda et Nicolas Nkoulou, seront « exfiltrés » de la même manière en fin de saison. En éliminant ainsi tous les gros salaires, et en instaurant un « salary cap », l’OM s’est donc affaibli d’année en année.
Vendre plus pour gagner plus
En partant du (faux) principe qu’il est impossible de lutter contre le PSG et Monaco, les dirigeants de l’OM ont donc abandonné toute ambition sportive. Il suffit de poser la question à l’entraineur, aux joueurs, ou aux dirigeants, personne ne vous donnera une réponse claire, si ce n’est un trop vague: « jouer le haut du tableau ». Un club de la dimension de Marseille doit pourtant simplement jouer le titre tous les ans.
Il y a un an, Vincent Labrune misait sur Marcelo Bielsa. Un pari gagné par l’orléanais. Après deux années terribles sous Elie Baup, la ferveur renaît au vélodrome grâce à la philosophie de jeu de l’emblématique technicien argentin. Mais Marcelo claque la porte 14 mois seulement après son arrivée. Un départ qui va faciliter l’activation du nouveau plan de la direction olympienne.
Comme Monaco, l’OM, a donc fait de Porto son nouveau modèle. Acheter de jeunes joueurs, faire grimper leur côte, puis les revendre à très court terme. Ainsi, les Thauvin, Imbula, Lémina ont permis au « board » marseillais de réaliser de belles plus-values. De l’argent qui n’a d’ailleurs pas été réinvesti sur le marché des transferts pour renforcer l’équipe. Car Marseille a privilégié l’arrivée en masse de joueurs en prêt. Difficile dans ces conditions de construire un projet à long terme.
Avec un tel modèle économique, il faut donc s’attendre à un renouvellement profond de l’effectif chaque saison avec la vente des meilleurs joueurs. Mendy et Michy pourraient être les premiers départs de l’été 2016. Difficile dans ces conditions pour les supporters de pouvoir s’identifier à son équipe, son club. Mais il semblerait que le business ait définitivement pris le pas sur le Football à Marseille. Le récent rapprochement avec le fond d’investissement Doyen Sport en est d’ailleurs la meilleure illustration.